Les danseurs de la compagnie évoluent continuellement en fonction de chaque projet. Les interprètes changent constamment et Corentin cherche toujours à trouver la personne qui va créer ce changement. 

"Je veux que le public plonge dans l'expérience, qu'il ne soit plus spectateur mais témoin d'une vérité incarnée en chacun de nous. Mon travail ne cherche pas à séduire, il cherche à réveiller, déranger, questionner... La danse est un langage instinctif, un retour à l'essentiel, où chaque mouvement est un écho à la liberté."

Milosevic Corentin, né le 02 janvier 1998 à Verviers, est un jeune danseur et chorégraphe belge.

Corentin passionné depuis son plus jeune âge par les planches de la scène, il débute par une formation en ballet classique et en ballet jazz à l'ARBA. Il se diversifie au fil des années, trouvant une accroche particulière dans la danse contemporaine où il se spécialisera à l'école de danse de Quebèc au Canada en 2021. Il en profite également pour se former dans différents univers de la danse, et, notamment dans la technique Horton à la Alvin Ailey american dance theater (USA).

Il se passionne pour la cinétographie Laban et l'analyse du mouvement tridimensionnel qui devient une approche importante dans son travail de composition. 

En plus d'être chorégraphe, Corentin est un danseur professionnel qui trouve une place importante au sein de la Compagnie international "Irène K", où, il évoluera comme interprète soliste. Pour combiner sa passion de la danse, Corentin est pédagogue et enseigne depuis 2017 dans différentes écoles de la région liégeoise (BE) et par la suite, Canadienne.

Corentin explore la relation étroite qu'entretient le corps avec son environnement interne et externe afin dans créer un matériel corporel sensible. Ses œuvres prennent donc toujours racine dans des lieux choisis pour leurs pouvoirs évocateurs. S'érigeant dans ce contexte «in situ», la danse devient alors indissociable d'un milieu avec lequel elle est en constante interaction. De cette première étape de création résulte soit un film de danse, soit une présentation publique sur place. Par la suite, il procède à une transposition de ce travail initial pour sa diffusion en salle de spectacle. Il s'affaire donc à établir, grâce à une scénographie alliant installation sculpturale, matière brute et projections vidéo, un espace où l'essence du lieu précédemment investi vient se fondre aux paramètres scéniques. Ce nouvel environnement lui permet de renouveler son questionnement sur l'interrelation entre la danse, le territoire, l'art visuel et l'image en mouvement. 

Ce qui l'intéresse dans la danse c'est comment l'histoire de chacun se traduit dans le corps. Pour Corentin, tout le monde a quelque chose à raconter avec son corps et, cette narration physique peut être aussi forte chez un danseur professionnel que chez un danseur non professionnel.

« Ici, le corps ne danse pas,

Il parle

   Il crie

      Il respire, 

Comme une vérité qui s'impose.»

Corentin développe un style particulier dans un cadre précis sans jamais imposer une façon uniforme de danser. La technicité et la virtuosité l'attire, mais ce qu'il recherche avant tout, c'est que la danse, le mouvement soit toujours rattaché à une pensée, une émotion et un état sans protection ni artifice.

Il a une envie nette et viscérale de mettre la vulnérabilité et le lâcher-prise de ses danseurs au service de sa pratique artistique, ouvrant ainsi les portes holistiques de l'interdisciplinarité, notamment via le théâtre.

Il souhaite avant tout ressentir au niveau somatique le mouvement, l'atmosphère scénique, l'interprétation et la dramaturgie afin de rehausser vers le haut les chemins gestuels de l'êtreté kinesthésique.

Corentin, souhaite proposer une approche artistique davantage axée sur l'intuition, le cœur et le courage que sur l'intellectualisation. Cultiver une certaine forme de sacré et de spiritualité s'impose comme de plus en plus majeur au sein de sa pratique personnelle de création artistique. Une approche basée dans la méditation pleine conscience (mindfulness), ancrée sur l'observation du corps et de ses sensations, guide sa démarche artistique. L'art lui apparait comme le courant vulgarisateur du spirituel par excellence et lui permet un retour vers le moi introspectif.

Il affectionne particulièrement le concept d'inquiétante étrangeté de Freud (Das Unheimliche => Si tout affect lié à une émotion est transformé en angoisse par le refoulement, alors dans l'état angoissant, il y a du retour de refoulé.) dans le processus de création. Utiliser l'étranger, le monstre présent à l'intérieur de chacun de nous comme dispositif permettant d'accéder efficacement et rapidement à une authentique vulnérabilité l'intéresse fortement.

Ses mises en scène révèlent alors les traces d'un passé évanoui qui s'arrime à la nature sauvage, dans un aspect tribal et enraciné dans le sol. C'est dans ces arènes que l'écriture chorégraphique de Corentin donne forme à d'étranges corps en mouvement, où les interprètes s'engagent avec fougue dans l'exploration de l'immédiateté du corps, de son souffle, de sa chair, de ses articulations et de ses sentiments/émotions. Ils tentent d'y comprendre leur propre présence tout en évoluant en présence de l'autre.

Travailler avec différents artistes a permis à Corentin d'être confronté à des esthétiques contrastées et des publics hétéroclites, ce qui a aiguisé et enrichi son regard. Ces expériences multiples l'on construit artistiquement et l'on amené à avoir, sans à priori, une approche à la fois conceptuelle, sensible et le désir de mettre en œuvre la création contemporaine comme possiblement accessible à tous, initiatrice d'échange et d'ouverture.

À travers ce processus, il utilise la notion de « paysage » pour sa fonction picturale et sa fonction évocatrice. Il extrait du corps et de la matière leurs valeurs « paysagères » pour voir quels types de réalités peuvent y être dévoilées : l'ordre et le désordre, le tragique et le magnifique, la polarité du réel. Au fil du temps, l'évocation du cycle de la vie et de la mort est devenue récurrente dans sa démarche. À travers ses créations, Corentin parle :

• de la perte,
• de la trace,
• du sublime,
• du sensible,
• du sacré et du profane,
• la certitude et le doute,
• la retenue et la démesure,
• la tension et l'abandon,
• le mouvement et la suspension

et donner à voir toutes ces notions dans l'incarnation de la mémoire corporel

C'est trouver dans le mouvement, le chemin entre intériorité et monde extérieur.

"La danse, pour nous, ne se limite ni à l'esthétique, ni au divertissement. Elle est un langage brut, un espace de révolte et de résonance, où le corps s'affranchit des cadres et des conventions pour révéler l'indicible. Chaque création est une immersion dans l'essence du mouvement, une quête d'authenticité où l'instinct prime sur la forme. A travers la Compagnie Padmë, nous défendons une danse viscérale, engagée, qui interroge, bouscule et éveille. Entrer dans notre univers, c'est accepter de voir au-delà du visible, d'entendre ce que le silence du corps a à dire. Bienvenue dans l'intensité de l'instant, là où tout prend sens."